19.1.08

Marie-Chantale Gariépy


On se connaît depuis trois lustres. Elle n'avait pas l'âge de traîner au Grand Café. Le premier soir, je lui ai filé ma carte de guichet automatique et mon NIP pour qu'elle aille chercher du fric au coin de la rue. Chacun sait, après tout, que les jolies filles sont les plus fiables!

Dredio, Éditions du Marchand de feuilles, aboutit en librairies lundi. Ce qui suit provient du communiqué.

RÉSUMÉ

Roman-croisade moderne, Dredio met en scène un ennemi invisible qui hante une ville féerique détruite par la guerre, où des chevaux égarés errent entre les soldats aux dents serties d’or. Dredio est la rencontre inespérée entre Evaïa, la narratrice, et un jeune garçon. Leur expédition à travers les débris les mènera dans une église en ruines où un boulanger a installé un four de fortune avec les pierres de la voûte. Dredio et Evaïa rencontreront alors un éleveur de pigeons voyageurs qui deviendra leur compagnon de route. Dans un univers carencé, entre les colombiers et les coeurs cadenassés, le lecteur verra poindre la reconstruction d’une ville et de l’âme de ses habitants, avec les petites étincelles que seul l’amour peut provoquer.

Dredio est un conte philosophique et une leçon de guerre. Marie-Chantale Gariépy semble nous dire, telle une cassandre, de faire attention, car sa ville inventée et sa guerre imaginaire sont universels et pourraient bel et bien se retrouver chez nous. Dredio est un roman qui pique le coeur à en pleurer.



EXTRAIT

Pour son meilleur voilier, il choisit Milady, une jolie femelle au corps longiligne, à la tête délicate et au plumage pâle.

Caporal avait roucoulé sans interruption pendant plusieurs jours, la queue en éventail, le cou gonflé jusqu’à ce que, enfin, Milady succombe à sa cour continue. Une dizaine de crépuscules plus tard, elle pondait un premier oeuf, suivi d’un second le lendemain. Les fiers parents couvèrent tour à tour jusqu’à ce que Dredio inscrive la dix-neuvième croix au calendrier. Les oeufs oscillaient, frémissaient dans le nid sous le regard bienveillant de Caporal et Milady, de Darsec et Dredio.

– Il va utiliser son diamant pour perforer la coquille de l’intérieur, regardez bien.

– Un diamant ? Mais comment un diamant s’est-il retrouvé dans l’oeuf ?

Darsec jucha Dredio sur un caisson pour qu’il voie mieux.

– Le diamant est en fait une petite protubérance cornée qui pousse sur le bec de l’oisillon. Il s’en sert comme d’un marteau pour briser la coquille et sortir. Au bout de quelques jours, le diamant disparaît.

2 commentaires:

gaétan a dit...

Quand le blog précède le journal. Vu une critique du livre de ton amie dans le devoir du w-e.

Unknown a dit...

Ça m'a l'air tout à fait ennivrant. La philosophie passant par le fantastique ? J'adhère !