27.12.02

J'ai entrepris ce Journal avec de sévères réserves (je passe encore à une lettre près de l'allitération anagrammatique de mes rêves!).



Relatives, ces réserves, surtout à l'apparente incohérence de relater sa vie dans le temps qu'on devrait consacrer à la vivre. Plus on écrit, calculais-je, moins on vit de quoi écrire qui soit autre chose que l'acte d'écrire. Ultimement, logiquement, absurdement, on aboutit à écrire qu'on écrit et rien d'autre.



Pourtant, je m'y suis mis quasiment chaque jour, et plusieurs fois encore. À mon gré, sans jamais avoir l'impression de travailler, conscient pourtant du fil suivi et de la forme désirée. Mentant le moins possible et toujours pour la bonne cause, n'omettant rien sciemment sans en faire mention. Et puis, petit à petit, cela m'apparaît maintenant, j'ai compris que ma prémisse était fausse, et que celui qui prend le temps de consigner par écrit les tenants de sa vie reçoit en retour le rare privilège d'en vivre une deuxième, contiguë.

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